Qu'ils proviennent de notre vie actuelle, intra-utérine ou antérieure, les traumatismes façonnent notre quotidien en conditionnant nos relations et notre personnalité. Ils génèrent inconsciemment du stress, des angoisses, des blocages, de l'agressivité, des comportements à risque ou d'évitement, de l'auto-sabotage et des souffrances psychologiques qui pourront se somatiser en dysfonctionnements physiques et sexuels. C'est ce qu'on appelle la dissociation traumatique. Ainsi, la douleur émotionnelle est tellement insupportable que notre corps va la "symptômatiser". L'émotion est figée dans la somatisation. Parmis les autres phénomènes dissociatifs, on retrouve également l'anesthésie sensorielle, émotionnelle et l'amnésie traumatique.

Face à un danger, notre corps à trois solutions : se battre, fuir ou faire le mort. Pour pouvoir se battre ou fuir, le cerveau va sécréter une grande quantité de cortisol et d'adrénaline, hormones pouvant abimer les neurones et le cœur en trop grosse concentration. Pour éviter cela, si la personne n'a pu échapper au danger, le cerveau va l'anesthésier avec un mélange de kétamine et d'endomorphine : la personne est là sans être là, elle flotte à côté de son corps, elle voit mais ne sent plus : elle est dissociée. Étant shootée, le travaille d'intégration de l'information dans l'hippocampe ne se fait pas et le souvenir reste bloqué dans l'amygdale cérébrale - la glande chargée de détecter le danger - qui va clignoter tel un sapin de Noël à chaque élément lui rappelant la scène traumatique, faisant sempiternellement revivre la-dite situation à la victime. Tant que le trauma n'est pas traité, la victime est sur la défensive (se battre ou fuir) ou figée (sidération , hébétude)

Gérald Brassine, inventeur de la PTR, a recensé trois manifestations du trauma : la bruyante avec son lot de flash-back et revivances quotidiennes, l'anesthésiée dont on se souvient mais qui ne fait apparemment plus mal, et l'amnésiée car totalement oubliée. Mais ni l'anesthésie ni l'oubli n'efface cette imprégnation qui transpire sournoisement. De plus, il est malheureusement fréquent qu'une victime soit revictimisée. Soit parce que les prédateurs le sentent - "quand on saigne on attire les requins...." - soit parce qu'elle va adopter des comportements témoignant de cette empreinte, comme un disque rayé, avec toute la culpabilité qui va l'accompagner. Le trauma ne se psychanalyse pas. Il entraine des modifications cérébrales visibles à l'IRM.

Heureusement, il est possible de s'en libérer simplement et définitivement en se connectant naturellement à la mémoire de notre corps. Ce revécu sensoriel revisité va désactiver la souffrance émotionnelle consécutive du trauma et permettre au cerveau de traiter et d'archiver la mémoire traumatique qui était restée coincée dans l'amygdale cérébrale. Nous ne changerons pas le passé mais nous agissons sur le souvenir que nous en avons et ça, ça change tout ! Bien souvent une seule séance suffit pour se libérer définitivement d'une problématique.

Le trouble de stress post-traumatique (TSPT)  résulte d'une exposition à une situation de mise en danger dont on a été la victime ou le témoin : accident, viol, scènes de violence, agression ou manipulation psychique (PN). Le TSPT n'est pas que psychologique, il est avant tout neurologique et physique. Les modifications cérébrales induites sont visibles à l'IRM. Seul un état modifié de conscience donne la disponibilité au cerveau de pouvoir le retraiter.

La mécanique du trauma

Une mémoire en boucle...

Le sujet revit en permanence l'expérience traumatique au point d'en ressentir les souffrances, les sensations ou les émotions conjointement aux images qui refont surface soit spontanément, soit suite à la captation d'un élément rappelant le trauma (musique, odeur, lieu...)

Cauchemars récurrents, sentiments de détresse et d'épuisement psychique ou au contraire d'hyperactivité fébrile, surgissement fréquent d'images intrusives occasionnant des réactions émotionnelles voire physiques, installation d'un état d'anxiété permanent... la mémoire du patient est littéralement envahie par le souvenir traumatique.

TSA ou TPST ?

  • Comportement d'évitement, difficultés d’interactions sociales, isolement, repli sur soi

  • Hypervigilence : sentiment de danger permanent, d'insécurité et de perte de confiance, avec planification et contrôle de l'environnement

  • Troubles du sommeil

  • Hypersensorialités, dissociations émotionnelles ou physiques (hyperesthésie / hypoesthésie ?)

  • Sensation d'être étranger au monde, d'être différent, de déréalisation, de dépersonnalisation, de confusion, de désorientation

  • Pensées en boucle ou intrusives, souvenirs perturbants (flash-back)

  • Hyperémotivité, comportements colériques

  • Troubles dépressifs, altération négative de l’humeur et de la cognition

  • Troubles de la concentration, de l'attention, diminution des performances, absences ( TDA/H ?)

  • Reproduction de comportements, répétition de sénario

Conséquences du trauma

Générales :

• Troubles de l'alimentation (anorexie/boulimie)

• Abus de substances psycho-actives (drogue, alcool, tabac, médicaments)

• Comportements d'auto-destruction, conduites à risques

• Hypervigilance : état d'alerte permanent, émotivité excessive, réactions de sursaut

• Sensibilité extrême aux dangers extérieurs

• Anxiété, phobies, attaques de panique

• Réactions dissociatives (amnésie, paralysie, échappée dans les rêves)

• Humeur instable : réaction de rage, accès de colère, sentiment de honte, pleurs inexplicables

• Comportements agressifs inappropriés

• Capacités réduites à gérer le stress

• Problème de concentration

• Dépendance à l'agresseur (syndrome de Stockholm)

Relations interpersonnelles :

• Comportements d'évitement

• Difficulté à faire confiance

• Survalorisation des gens (et surtout des hommes) avec tendance à passer d'une idéalisation exagérée à d'inévitables déceptions

• Diminution de l'estime de soi (les victimes expriment n'avoir vraiment aucune estime d'elles-mêmes)

• Perception négatives de soi, des autres et du futur

• Dépression (6 fois plus de risques de faire une tentative de suicide que le reste de la population)

Amnésie :

• Partielle ou totale par rapport à la première expérience d'agression, de violence ou par rapport à des pans entiers de la vie de la personne.

• Flash back

Capacités particulières d'auto hypnose :

• Détachement et déconnexion de la réalité

• Diminutions des affects qui font passer pour froid et/ou insensible

• La déconnexion sera encore plus forte dans les situations chargées émotionnellement

Autres symptômes dissociatifs:

• Sensation de ne pas habiter son propre corps

• Impression d'irréalité du moment présent

• Trous de mémoire inexplicables

• Repli généralisé par rapport à son entourage

• Défauts d'attention

Troubles du sommeil :

• Sommeil perturbé et intermittent

• Insomnies

• Cauchemars

• Terreurs nocturnes

• Difficultés à aller se coucher

Troubles physiques :

• Fatigue chronique liée à l'hypervigilance, coûteuse en énergie ;

• Maladies dites « psychosomatiques » (protection dissociative)

• Maux de tête, problème de nuque et de dos

• Asthme

• Problèmes digestifs, syndrome du côlon irritable

• Syndrome prémenstruel grave

Désespoir:

• Découragement, impuissance à prendre en charge sa propre vie.

• Seul un certain « cynisme » permet aux victimes de planifier positivement un futur :

• Renforcement du sentiment de culpabilité et d'impuissance devant toute personne insinuant qu'elle crée elle-même les difficultés de sa propre vie => philosophie New Age

Sentiment irrationnel de culpabilité :

• La victime se sent responsable de ce qui lui est arrivé

• La culpabilité et la honte lui sont souvent transmises de façon indirecte mais très efficacement par l'agresseur et son entourage

• La victime ayant besoin de croire en un monde juste, elle en arrive à croire qu'elle l'a méritée.

Sexualité de type compulsif :

• Activité sexuelle diminuée ou excessive (hypo ou hyper sexualité)

• Utilisation de pornographie

• Compulsions sexuelles

• Comportements autodestructeurs - Reproduction de scènes traumatiques (BDSM) pour se dissocier

• Attrait ou fascination pour les situations de danger (stress intense)

• Incapacité de la victime à sélectionner avec discernement ses partenaires, ce qui la rend vulnérable à des partenaires au profil de « prédateur »

• Troubles sexuels : dissociation corporelle pendant l'acte sexuel

• Anorgasmie

• Chemsex

Similitudes qui rendent le traumatisme invisible chez les neuro-Atypiques

Libération de trauma